Les intervenants à la 6è édition du forum scientifique de l’Association des médecins anesthésistes réanimateurs du Nord (AMAREN), tenue récemment à Tanger, ont mis l’accent sur le coût humain, économique et social des accidents de la route et leur épuisement des ressources du système de santé.
Intervenant lors d’une conférence sur « Les conséquences sociales, sanitaires et économiques des accidents de la route au Maroc », le président de l’AMAREN, Dr. Mohyddine Zarouf, a souligné que les accidents routiers sont devenus une préoccupation qui taraude la société, en raison des pertes en vies humaines, des handicaps permanents et des traumatismes psychologiques qu’ils engendrent, indique un communiqué de l’Association.
Il s’est arrêté sur les défis liés aux accidents de la circulation et leur impact socio-économique, ainsi que sur les enjeux liés aux services d’assurance et à la manière de traiter les victimes d’accidents de la circulation.
Dans la même lignée, le directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tanger, Mohamed Akouri, a indiqué que les piétons sont les plus exposés aux risques des accidents de la circulation, mettant en avant l’impact économique des accidents de la route sur le budget du secteur de la santé et le système de santé en général.
Il a, à cet égard, appelé à prendre des mesures préventives basées sur une approche participative impliquant tous les acteurs concernés, notamment de la société civile et des services gouvernementaux, afin de renforcer la sécurité routière.
Pour sa part, le Pr. Ahmed Gassan Adib a recommandé la nécessité de former les citoyens aux premiers secours dès son plus jeune âge, de doter les services des urgences de professionnels compétents, de mettre en place un numéro unique d’appel d’urgence, et de déployer des ambulances sur les autoroutes pour éviter la perte de vies.
De son côté, le Pr. Jamal Eddine El Kohen a mis en garde contre les dangers de l’utilisation du téléphone portable au volant, notant qu’il s’agit de l’un des facteurs les plus importants pour la survenance des accidents de la circulation, suivi de la conduite en état d’ivresse, appelant à prendre des mesures rapides et efficaces et à renforcer la coordination entre les intervenants en matière de sécurité routière, tant au niveau national que régional.
Quant au directeur de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), Nasser Boulaajoul, il a relevé une baisse des indicateurs des accidents routiers mortels et des handicaps permanents au Maroc, relevant que la diminution du nombre de victimes de ces accidents s’explique notamment par le développement des infrastructures, le renforcement de la surveillance, l’application de sanctions pour les infractions routières, et l’organisation de formations et de campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière.
Cette édition, tenue les 2 et 3 juin sous le thème des « maladies abdominales », a été marquée par des présentations scientifiques, des conférences et des ateliers pratiques, avec la participation des professionnels de la santé spécialisés en réanimation et anesthésie dans les secteurs public et privé.